
Oiseaux apprivoisés
La manipulation au nid (M.A.N.) est une technique qui habitue les jeunes oisillons au contact humain, tout en les laissant apprendre et en vivant leur vie avec les codes appris par leurs parents. Ces oiseaux reçoivent donc les codes des parents et seront moins perturbés à l'âge adulte que des oiseaux E.A.M ( souvent arrachés aux parents ) qui considèrent l'humain comme leur semblable, et peuvent développer des troubles comportementaux, voir de l' agressivité, surtout en période de reproduction ...
Une femelle pond en moyenne 5 œufs. Elle gère en principe facilement cette quantité, mais sachant que entre la première naissance et la cinquième, il pourrait avoir un délai de 10 jours ( 48h entre deux pontes ). J'ai eu des nichées de 10 à 12 oeufs fécondés ... imaginez alors des pontes en nombres comme ci-dessous ( photos prises dans mon élevage ) sans aide extérieure...
Pour cette raison, si quantité oblige, et pour donner un maximum de chance à chaque "petit être" qui se développe dans un œuf fécondé, j'interviens dans l'apport en nourriture sous le regard des parents ou par retrait et nourrissage isolé (EAM) si et uniquement si nécessaire pour sauver le ou les oisillons.


Par expérience je sais qu' au-delà de 5 œufs, souvent le ou les derniers décèdent dans le nid, par manque de nourriture, par étouffement ou piétinés par les aînés, ou par fatigue de la femelle qui se concentre donc sur les plus résistants. Dans ce cas, la M.A.N ( manipulation au nid ) est d'un secours pour les parents, et un sauvetage pour les petits oisillons. Au terme du sevrage, ces petits oisillons ne considèrent pas l'humain comme un danger, et se laisse manipuler et approcher comme un E.A.M.
Toutefois en cas de négligence des parents, le petit est totalement séparé de ces derniers, et nourri par mes soins. Très souvent, il est remis une fois sevré, avec ses amis à plumes en volière ou dans un local aménagé ( chambre dédiée ) avec ses semblables.
Remarque: Cette pratique peut être un soulagement pour les parents, mais n'est planifiée que si le couple est devant un nombre élevé d'oisillons dans le nid ... ou un cas de sauvetage. Quand après sevrage, je replace ses oiseaux en compagnie de leurs semblables, ils se réadaptent très bien à leur environnement sauvage.
Sauvetage dans les nids
Deux relevés des cages et nids par jour ( matin et soir) en plus des contrôles à distance par caméras, me permettent de constater souvent un problème en approche. Il m' est arrivé plusieurs fois à 3,4 voir 5 semaines, de retrouver des jeunes chassés du nid, et retrouvés en fond de cage, voir pourchassés et blessé par un ou les deux parents. Si je ne sais sauver l'entièreté des victimes, j'essaie alors de retirer le ou les jeunes en danger, et les nourrir à la main car à 3-4 semaines, le sevrage n'est pas terminé.
Le nourrissage à la main n'est pas un jeu ... et ne devrait pas être un commerce !
Nourrir un oisillon artificiellement ne doit pas se faire sans une maîtrise parfaite de la technique. Une mauvaise manipulation ou une absence des règles fondamentales pourra non seulement mettre la vie de l'oisillon en jeu, mais il pourrait mourir dans des souffrances atroces ( étouffement par injection dans les voies respiratoires, blocage de jabot, hypothermie, ... ). L'oisillon n'est pas un "objet d'expérience" ...
Nous devons malheureusement constater ( sur les sites d'annonces ou sur les groupes facebook ou autres ) que la méthode EAM connaît malheureusement un succès croissant et de plus en plus d'éleveurs en font un business.
Un oisillon ne devrait être retiré aux parents et nourri à la main que par nécessité pour le sauver. Même nourri artificiellement et apprivoisé, un inséparable ne doit pas être seul.
Je suis contre ceux qui vident des nids en vue d'en faire des EAM par gain... je ne considère d'ailleurs pas ça comme aimer les oiseaux ...
Exemple d' oiseaux non craintifs, sauvés par mes soins ... suite aux rejets des parents ...
Agapornis (inséparables Fischeris et Roseicollis)
Chaque "vie" mérite de tenter de la sauver ...






Malgré l'attachement qui se crée avec un oiseau nourri à la main, je les remets en contact avec leurs semblables, une fois sevrés. Soit partiellement dans un pièce dédiée, dans laquelle ils sont à plusieurs en totale liberté, et où je leur rend visite plusieurs fois par jours, soit retour en grande volière. Un humain peut être un complément, mais ne remplacera jamais un congénère.